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Gagner plus avec le lait Vaut-il mieux s’agrandir ou réduire ses charges ?

Le prix d’équilibre correspond au prix de fonctionnement de l’exploitation laitière, indépendamment du prix du lait payé au producteur. Cet indicateur permet de comparer l’efficacité économique des élevages. Le Btpl a fait les calculs : bien que produire davantage de lait par unité de main d’œuvre permette de réduire le prix d’équilibre, il est souvent plus judicieux d’améliorer l’existant, en optimisant son système actuel, que de chercher à s’agrandir coûte que coûte.

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(© DR)

« Le potentiel d’amélioration du prix d’équilibre est plus important en réduisant les charges qu’en s’agrandissant », estime Michel Deraedt, ingénieur au Btpl (Bureau technique de la production laitière).
D’après les études menées en 2010 sur plus de 400 élevages du réseau EcoLait, l’écart entre les prix d’équilibre des 20 % d’exploitations les moins bonnes et les meilleures est de 148 euros par 1.000 litres.
Cet écart s’explique principalement par des différentiels de charges opérationnelles, de frais de mécanisation (fonctionnement et investissement), du coût de la main d’œuvre et de charges dues aux bâtiments (principalement annuités).

 


« En réalité, si on creuse un peu la question, on s’aperçoit que les ateliers, où la productivité de la main d’œuvre est plus forte, ont tendance aussi à avoir une moyenne économique plus forte. Ce sont généralement de plus gros ateliers lait, et une moyenne économique élevée permet de limiter le nombre de vaches. » (© DR)

 

Plus de lait par unité de main d'oeuvre

« Nous avons comparé les chiffres des 136 exploitations de plaine, dont les litrages produits à l’hectare sont les plus homogènes, explique le Btpl. les exploitations où le volume de lait produit est le plus élevé sont aussi celles où la quantité de lait produite par unité de main d’œuvre est la plus importante. » Elles correspondent globalement à des exploitations souvent plus intensives (plus de lait /ha de Sfp), possédant une moyenne économique élevée et un produit total par 1.000 litres plus faible du fait des produits autres que le lait comme la viande, les aides ou les achats de fourrages.


En moyenne, le prix d'équilibre diminue avec l'augmentation du volume de lait produit par unité de main d'oeuvre.(© DR)

Ses exploitations plus intenssives diluent leurs charges de structure (mécanisation, foncier, frais généraux,…), mais elles dépensent autant de charges opérationnelles par 1000 litres que les autres. Leurs annuités par 1.000 litres sont équivalentes aux autres, ce qui est révélateur d’investissements plus importants. Au final, le prix d’équilibre hors main d’œuvre moyen de ces exploitations est proche des autres, mais le prix d’équilibre avec main d’œuvre est en moyenne plus bas, ce qui s’explique par un volume de lait plus élevé par unité de main-d’œuvre.

Améliorer l’existant plutôt que d’augmenter le volume

Pour améliorer le prix d’équilibre, il existe deux solutions, soit changer de classe en produisant plus de lait par unité de main d’œuvre, soit en diminuant le prix d’équilibre tout en conservant le même volume de production (diminution des charges). Les troupeaux à moyenne économique (litres de lait par VL) plus élevée ont une légère tendance à obtenir un prix d’équilibre plus favorable, mais les écarts sont faibles.


La prix d'équilibre a tendance à diminuer lorsque la productivité par vache augmente. Cependant la variabilité au sein d'une même classe est trés importante. (© DR)

Ces résultats moyens sont à relativiser compte tenu de la grande variabilité des résultats dans chacun des niveaux d’intensification, les écarts de prix d’équilibre sont beaucoup plus importants à l’intérieur d’une catégorie qu’entre les catégories. Ce qui signifie, « qu’il est souvent plus judicieux d’améliorer l’existant plutôt que de chercher à s’agrandir, surtout si le troupeau actuel est moyennement bien maitrisé. Sauf bien sûr si elle s’accompagne d’une progression suffisante de la recette lait ou des aides (passage en AB, Aoc, etc…) » commente Michel Deraedt.

Augmenter le volume de production sans investir davantage

D’autre part, gagner le même revenu avec un plus petit volume, permet de consacrer davantage de temps et de surfaces aux autres ateliers de l’exploitation, comme les cultures de vente. « Une autre façon de faire consiste à augmenter le volume de production, sans investir en charges de bâtiment ou de mécanisation » Par contre, si la voix de l’agrandissement est choisie, il semble opportun d’élever la moyenne économique pour améliorer la productivité de la main d’œuvre; le challenge consiste dans ce cas à maîtriser l’agrandissement et une conduite plus intensive du troupeau.

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